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Comment aider un alcoolique

Aider un alcoolique, de près ou de loin, peut être très difficile. Vous voulez que la personne change, vous lui dites, mais rien ne change. Heureusement, vous n’êtes pas seul(e) dans votre situation. Bien qu’il n’y ait pas de solution magique, il a des façons de faire qui peuvent vous aider vous. Il faut penser à soi avant toute chose, apprendre à mieux communiquer pour proposer de l’aide et accompagner du mieux que l’on peut la personne dans ce processus.

Vous n’êtes pas seul(e)

Il faut savoir que vous êtes loin d’être seul(e) dans votre situation. Trop de gens s’isolent ou évitent de parler à d’autres personnes lorsqu’ils vivent avec une personne alcoolique. Vous n’avez rien d’anormal(e). Au contraire, comme la grande majorité des autres personnes proches, vous souhaitez probablement ce qu’il y a de mieux pour l’autre.

Comme toutes choses dans la vie, il faut avoir les bons outils pour accomplir une tâche. Il est très difficile jardiner avec un marteau ou de faire la vaisselle avec du papier sablé. Bien que plus complexe, aider une personne alcoolique nécessite également les bons outils. Par contre, dites-vous une chose et soyez-en certain : vous n’êtes pas seul(e) dans votre situation.

Il n’y a pas de solution magique, mais…

Combien d’heures dans votre semaine ou même dans votre journée passez-vous à penser à la consommation d’alcool de votre proche? Souvent la réponse c’est : TROP. Au même au contraire, vous avez coupé les ponts dans votre relation? C’est NORMAL.

La consommation d’alcool n’a pas simplement des conséquences sur la personne qui boit, mais sur son entourage, de près ou de loin. Chaque membre de la famille, enfant, parent et/ou ami(e) peuvent réagir différemment face à un proche avec un problème de consommation d’alcool. Colère, tristesse, dégoût, détachement, pitié, etc. Sachez que peu importe les actions et/ou paroles que vous tentez envers votre proche qui est alcoolique, une chose demeure certaine : vous voulez probablement son bien. Il faut savoir qu’un problème d’alcool ne se règle du jour au lendemain. Il faut du temps, souvent l’aide d’un professionnel et du soutien, lorsque possible. Bien qu’il n’y ait pas de solution universelle, il y a clairement des moyens plus efficaces que d’autres pour les personnes proches d’un alcoolique.

Voici 6 étapes pour vous aider à savoir par où commencer pour aider un alcoolique

1. Commencez par vous protéger VOUS

Vivre avec une personne alcoolique et/ou être exposé à la consommation d’alcool d’un proche n’est pas mince affaire. Que ce soit votre père, votre mère, un frère ou une sœur, un(e) ami(e), une consommation problématique d’alcool c’est toujours préoccupant. La première chose à porter une grande attention lorsque vous côtoyez (de près ou de loin) une personne alcoolique c’est : comment vous sentez VOUS?

Parfois, les gens qui veulent aider un alcoolique arrivent à trouver un équilibre entre ; être présent(e) pour l’autre et un lâchez-prise. Mais la plupart du temps, les personnes témoins d’une consommation problématique d’alcool chez un être cher amènent son lot d’émotions fortes. C’est pour cette raison qu’il faut vous questionnez sur comment vous sentez VOUS.

Imaginez-vous demander à un enfant en pleine crise de bacon de ramasser ses jouets. Clairement, émotivement l’enfant n’est pas disponible à exécuter la tâche, aussi simple peut-elle paraitre. Grossièrement, le même principe s’applique à vous. Il se peut que l’émotion que vous vivez en lien avec la consommation d’alcool de votre proche vous rende à fleur de peau et indisponible.

2. Diminuer votre thermomètre émotif

Prenons l’image d’un thermomètre; si à chaque fois que vous êtes exposé ou que vous tentez de parler de la consommation d’alcool de votre proche et que votre « thermomètre émotif » est à 40°C, vous n’êtes probablement pas disponible émotionnellement. Imaginez-vous, en plein soleil, à 40°C, humidité à 90% en train d’avoir une conversation sérieuse et émotive avec quelqu’un… vous n’êtes pas en mesure d’aider.

C’est pourquoi vous devez prendre soin de VOUS et « baisser la température » de votre thermomètre.

Malgré les meilleures intentions du monde et toute la bienveillance que vous pouvez avoir pour l’autre personne, si vous vous sentez envahi(e) émotionnellement vous n’êtes simplement pas en mesure d’aider l’autre. Rediriger une partie de l’énergie que vous portiez à votre proche vers VOUS. Faites un sport, allez voir un(e) ami(e), faites une activité que vous aimez et qui vous fait du bien. Diminuer la température de votre «thermomètre émotif».

3. Parlez de VOUS

Après avoir réussi à diminuer la température de votre « thermomètre émotif », vous serez sans doute plus disposé(e) à mieux aider votre proche. Ici, il faut concentrer votre énergie à parler de VOUS.

Un réflexe très naturel chez les proches d’une personne alcoolique est de parler de comment l’autre personne agît et de nommer les comportements ou paroles qu’elle a qui sont dérangeants. Dans la grande majorité du temps, si la personne est aux prises avec un problème de consommation d’alcool, elle est probablement déjà consciente des conséquences de sa consommation. Lui nommer ce qui est dérangeant ne fait que parfois augmenter son sentiment de culpabilité ou de honte; émotions qui peuvent maintenir ou aggraver sa consommation. C’est ce que l’on appelle de cycle de la co-dépendance. Pour aider la personne alcoolique, il faut tenter de faire différemment.

4. Pratiquez-vous

Avant de parler de VOUS à votre proche, pratiquez-vous; c’est une excellente façon d’aider un alcoolique. Il ne faut pas avoir peur de parler de vos émotions et ce que vous vivez à travers sa consommation. L’objectif ici n’est pas de culpabiliser la personne, mais bien de vous donner un espace à vous. Essayer de parler le plus possible au «Je» et parler des émotions que vous vivez. «Je me sens triste, impuissant, en colère, dépassé, etc».

C’est pour cette raison qu’il faut prendre le temps de diminuer votre «thermomètre émotif» avant de parler de vous pour être en mesure de bien comprendre, au fond vous vous sentez comment.

Lorsque vous serez prêt à parler de comment vous vous sentez, il faut trouver un bon temps et un bon endroit pour le faire. Un lendemain de veille ou dans la voiture en direction de l’épicerie n’est probablement pas le meilleur moment où le meilleur lieu pour avoir cette discussion. Vous connaissez probablement très bien la personne, choisissez en fonction de ce que vous connaissez d’elle. Il faut aussi considérer le «thermomètre émotif» pour aider votre proche alcoolique. Vous pouvez également lire cet article pour vous guider. 

5. Proposez et préparez-vous

Après avoir parlé de comment VOUS, vous pouvez aider un alcoolique en guidant votre proche vers les ressources qui peuvent s’offrir à lui/elle. Si vous désirez et vous vous sentez capable de l’accompagner vers les ressources, rien n’empêche de lui proposer.

Drogue Aide et Référence au 1 (800) 265 2626 est un bon point de départ. C’est une ressource 24h/7j qui vous guide vers les ressources disponibles dans votre région. Si votre proche accepte, demandez-lui comment vous pouvez l’aider dans ses démarches.

Toujours en prenant soin de VOUS, vous pouvez offrir vos disponibilités à votre proche. Il peut être très effrayant de tenter de régler un problème de consommation pour une personne alcoolique. Parfois, les personnes alcooliques qui veulent commencer des démarches pour régler leur problème de consommation ont besoin de support.

6. Aller vous chercher du soutien

À travers toutes ces étapes, il faut toujours continuer de prendre soin de vous. Il est très NORMAL de vivre pleins d’émotions qui sont difficiles à gérer lorsque l’on côtoie une personne alcoolique. Heureusement, vous n’êtes pas seul(e) et il existe des ressources pour vous accompagner dans ce processus. Une ressource comme Al-Anon a pour objectif d’aider la famille et/ou les ami(e)s d’une personne alcoolique. 

Il ne faut pas rester seul

Ces 6 moyens sont un bon point de départ sur comment aider un alcoolique. Il est normal de vivre des émotions désagréables et intenses lorsque l’on côtoie une personne alcoolique. Un des plus grands pièges à éviter est de rester seul(e) dans cette situation.

Malheureusement, il n’a pas de solution à 100% efficace. Il se peut que malgré que vous ayez utilisé ces 6 moyens, la personne alcoolique réponde négativement. Bien qu’une telle situation peut sembler décourageante, il importe de comprendre ce que la personne dépendance vit. Ne vous découragez pas, le processus de changement d’une personne alcoolique ne se fait pas en ligne droite. Continuez de prendre soin de vous. Faites des choses qui vous font du bien et allez chercher de l’aide pour VOUS. Joignez également notre Groupe Privée Facebook pour échanger en toute confidentialité.