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10 façons d'accompagner une personne qui souffre

10 façons d’accompagner une personne qui souffre

Je fais partie des personnes qui croient que dans la vie, c’est normal d’exprimer et d’avoir des opinions qui sont différentes. Je crois aussi que les désaccords ne veulent pas nécessairement dire conflits. Par contre, quand vient le temps de parler de santé mentale, je change mon fusil d’épaule. Je m’explique. Lorsqu’une personne se confie sur son état de santé mentale et sur sa souffrance, il n’y a pas vraiment place à l’argumentation. Je te donne 10 façons d’accompagner une personne qui souffre parce que c’est difficile de parler de santé mentale, je te l’accorde.

Pourquoi c’est difficile de parler de santé mentale

Juste avant, je me suis questionnée sur les raisons qui rendent le dialogue entourant la santé mentale si difficile, si éprouvant voire même, décevant et choquant. J’ai posé la question à certains membres de mon entourage et j’observe que pour chacune des personnes impliquées dans le dialogue, il y a des défis.

La personne qui souffre

La personne qui souffre est confrontée à une panoplie d’obstacles, malheureusement. D’abord, le simple fait de prendre conscience et d’admettre que ça ne va pas bien, c’est difficile. Ensuite, de faire les premiers pas pour demander de l’aide et pour changer des habitudes, ça prend beaucoup de courage. Juste ça, c’est énorme pour la pour la personne qui souffre. À cela, s’ajoute les croyances fondamentales générées par  le type d’éducation reçue.

Lorsqu’on pense à des phrases telles que : tu peux tout réussir, un homme ne pleure pas, persévère même si tu n’aimes pas ça, etc., c’est possible de s’imaginer la pression mise sur les épaules de la personne qui souffre. Enfin, de nombreuses peurs peuvent agir à titre de barrières importantes. La peur du jugement, la peur de ne pas être compris, la peur de décevoir, etc., peuvent réellement mener la personne à se replier sur elle-même et à souffrir dans le silence.

La personne qui “écoute”

De l’autre côté, il y a la personne qui écoute. La personne qui a, selon moi, le privilège d’être la confidente de la personne qui souffre. Je suis consciente que ce n’est pas tout le monde qui perçoit ce genre de dialogue comme un privilège. Je suis d’autant plus consciente que ce n’est pas facile d’entendre. En effet, de nombreux malaise peuvent altérer la qualité du dialogue. D’abord, entendre une personne qui souffre peut ramener à sa propre souffrance.

Les paroles de la personne qui se confie résonnent dans celle qui les reçoit, il y a un effet miroir.

Parfois, bien que cet effet miroir soit inconscient, il peut avoir un impact important. Cela peut rendre mal à l’aise, faire peur et même faire en sorte de ne pas vouloir entendre l’autre dans son malaise. Cette difficulté à attendre l’autre parle de la peur de ressentir des émotions difficiles.

Ensuite, l’impuissance et l’incompréhension sont des obstacles importants qui rendent difficile le dialogue entourant la santé mentale. La méconnaissance d’un problème rend sa discussion très difficile, on s’entend? C’est normal. Plusieurs questionnements s’imposent:

Je ne sais pas quoi dire;

Je ne sais pas quoi faire pour l’aide;

Je n’ai jamais vécu cela, donc j’ai de la difficulté à m’imaginer et à comprendre;

Pourquoi la personne ne lâche pas prise?

Sommes toutes, je sais très bien qu’il n’y a aucune mauvaise intention de part et d’autres. Chacun fait du mieux qu’il peut pour s’intéresser à la situation de l’autre, mais reste qu’aborder la santé demeure un défi important. Les stéréotypes (malheureusement encore présents) et le manque de connaissance ont un impact important.

Un sujet fait peur lorsqu’il est inconnu. La peur d’un sujet indique le besoin de comprendre.

10 façons d’accompagner une personne qui souffre

Être présent.

Lorsque tu as le privilège d’être un.e confident.e, le mieux que tu puisses faire est d’être présent. Le simple fait de démontrer ta présence, que ce soit via un texto ou un appel du genre : comment tu vas? Sera parfait.

Écouter.

C’est une qualité qui s’apprend. Lorsqu’une personne se confie, elle a besoin d’être écoutée et entendue. C’est tout. Pas plus.

Se renseigner.

La peur et l’incompréhension face à ce que la personne te confie parle du fait que tu ne connais pas ou que tu en connais peu sur le sujet. Renseigne-toi. Cela te permettra de développer de l’empathie et de diriger cette personne vers les bonnes ressources.

Penser à son propre vécu.

Essaie de te souvenir de moments difficiles, à comment tu t’es senti lors de ces moments. Souviens-toi ce dont tu avais besoin à ce moment là. Si tu n’as jamais vécu ce que la personne vit, renseigne-toi avant de dire quoi que ce soit. La méconnaissance pourrait avoir un impact important sur la personne qui souffre.

Respecter.

Je n’ai rien à ajouter.

Éviter de faire la morale.

Donner une opinion pour confronter, pour argumenté, pour remette la personne en question, ce n’est pas nécessaire. Souviens-toi, la personne qui souffre a besoin d’être écouté et entendue.

Réfléchis à l’impact de tes mots.

Dans le même ordre d’idée, si tu décides d’intervenir ou de donner ton opinion, c’est bien correcte aussi. Cependant, je t’invite à réfléchir à comment tes mots pourraient avoir un impact sur la personne qui souffre. Sans se mettre à marcher sur des œufs, valide auprès de la personne ce qu’elle a compris de ce que tu lui as dit.

Encourager.

Peu importe les moyens qu’elle veut mettre en place pour aller mieux et même si tu ne ferais jamais ça, encourage-là. C’est déjà difficile de prendre conscience, d’admettre et de faire un changement, remettre en question une décision ce n’est pas nécessaire.

Prendre soin.

Revenir à la charge. S’intéresser à l’état de la personne qui souffre. La questionner sur son évolution, c’est prendre soin d’elle. Cela lui fera réaliser qu’elle est importante tout simplement et qu’elle mérite de se rétablir.

Éviter de s’inventer psy.

Respecte tes limites à toi. N’hésite pas à référer la personne qui souffre vers des ressources d’aide. Tu ne peux pas tout prendre sur toi.

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