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Dépression Saisonnière

Comprendre et contrer la dépression saisonnière lorsque tu as une dépendance

Vous avez remarqué que les jours plus gris on est d’humeur plus apathique alors que les jours ensoleillés on a généralement davantage d’énergie pour mille et un projets? Nous sommes beaucoup plus influencés que nous le pensons par la météo et au fil des saisons notre état d’esprit fluctue en conséquence et selon le lieu où nous vivons sur la planète. La dépression saisonnière c’est une chose, associée à la dépendance, c’en est une autre.

Ici au Québec, nous avons moins de périodes d’ensoleillement avec notre bel hiver et ceci peut, pour certaines personnes, affecter considérablement l’humeur et créer des dépressions saisonnières qui sont cycliques. En quittant l’été, vers la fin de l’automne, les feuilles tombent tout comme leur niveau de sérotonine et les journées raccourcissent tout comme l’ensoleillement. Il fait sombre.

Tu sais ce que c’est la mélancolie? Tu as déjà vu une éclipse? Et bien c’est ça : la lune qui se glisse devant le coeur, et le coeur qui ne donne plus sa lumière. La nuit en plein jour. La mélancolie c’est doux et noir. – Christian Bobin.

Qu’est-ce que la dépression saisonnière

La dépression saisonnière ou trouble affectif saisonnier (qui paradoxalement à l’acronyme SAD en anglais pour seasonal affective disorder), est un trouble de l’humeur caractérisé par une humeur dépressive qui survient principalement lors de changement saisonnier. De manière générale, les symptômes s’améliorent à la fin de la saison hivernale.

Plusieurs hypothèses permettent d’expliquer la dépression saisonnière et certains des facteurs principaux sont ceux de la diminution de la sérotonine (neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur), l’augmentation de la production de mélatonine (qui affecte le cycle du sommeil) et un dérèglement de notre «horloge interne». 

Plusieurs personnes ont l’humeur plus maussade durant cette période de l’année, mais la dépression saisonnière c’est plus que ça. C’est une tristesse qui pèse au quotidien et qui s’apparente réellement aux symptômes d’une dépression majeure.

Les symptômes de la dépression saisonnière

Les symptômes de la dépression saisonnière peuvent différer d’une personne à l’autre, mais ce qui nous observons le plus souvent, au delà de l’humeur triste sont les symptômes suivants :

  1. Perte d’intérêt pour les activités, le travail, les gens, la libido;
  2. Fatigue et manque d’énergie;/li>
  3. Agitation ou ralentissement des mouvements ou du discours;
  4. Troubles du sommeil;
  5. Troubles de concentration et de la prise de décision;
  6. Sentiment de culpabilité, de dévalorisation;
  7. Perte ou prise de poids;
  8. Pensées suicidaires;
  9. Irritabilité;
  10. Isolement;
  11. Pleurer facilement ou avoir envie de pleurer et ne pas en être capable.

Si vous présentez plusieurs de ces symptômes, il est important d’en discuter avec un médecin ou professionnel.

Les impacts de la dépression saisonnière sur la dépendance

Les impacts de la dépression saisonnière sur la dépendance se mesurent de diverses façons. De prime à bord, les différentes saisons, l’oisiveté et festivités associées à celles-ci sont reliés à des «déclencheurs» d’envies de consommer. Certains déclencheurs sont davantage à l’extérieur de nous tels que des soirées, des situations alors que d’autres sont à l’intérieur de nous tels que des émotions et pensées. La dépression saisonnière peut ainsi contribuer aux déclencheurs internes. Différentes stratégies efficaces permettent de surmonter les envies de consommer.

Les symptômes reliés à la dépression saisonnière peuvent rendre plus difficile le traitement de la dépendance ou peuvent contribuer à son apparition. En général, la dépendance est une stratégie d’adaptation pour se sentir mieux au quotidien (à court terme) en recherchant un plaisir ou en soulageant une souffrance. Ainsi, une personne souffrant de dépression et qui trouve du réconfort dans l’alcool, peut maintenir ce pattern «d’évitement» même lorsque les symptômes de dépression saisonnière diminuent.  Se sentir «engourdi», moins penser et ressentir est très fréquent lorsqu’on a un trouble d’usage de substance. Malheureusement, bien que cela peut rendre la douleur «confortable» à court terme, cela peut contribuer à l’aggravation de la dépression. 

En d’autres mots, tu ne te sens pas bien car tu as une dépression saisonnière ; tu manques de stratégies d’adaptation pour composer avec cette souffrance ;  tu te tournes vers la consommation ;  la consommation aggrave les symptômes dépressifs et la roue tourne encore et encore.

Prévenir et traiter la dépression saisonnière

Lorsque tu as une dépendance, prévenir et traiter la dépression saisonnière est un défi de plus, mais pas insurmontable. D’autant plus que tu sais que ça s’en vient et que tu dois t’y préparer. La stratégie classique que tout le monde emploie à l’automne de «binge watcher» tous les films de Harry Potter n’est pas suffisante malheureusement!

La luminothérapie

La luminothérapie est une stratégie efficace, car cette dépression est principalement liée au manque de lumière. Il s’agit de s’exposer à une lumière d’intensité de 10 000 lux environ 30 minutes par jour, toujours à la même heure. Toutefois, cela n’est pas recommandé pour tous et peut même être déconseillé si vous avez un problème oculaire. Il est préférable d’en parler à votre pharmacien.

La médication

Lorsqu’on parle de dépression, on parle d’un important débalancement neurochimique dans le cerveau et une médication, associées à d’autres moyens, peut s’avérer nécessaire pour retrouver un équilibre. Un médecin saura évaluer les options qui vous conviennent le mieux.

Suivi thérapeutique

Un suivi avec un psychoéducateur, un psychologue ou un travailleur social ayant des compétences en thérapie cognitivo-comportementale est un important atout pour développer des outils et de nouvelles stratégies d’adaptation autres que la consommation.

Briser l’isolement

Le groupe privée de la clinique addiction est un lieu sûr pour briser l’isolement et discuter de comment la dépression vient être un défi pour votre équilibre avec la consommation. Avoir des relations saines et du support est essentiels

Prendre soin de soi

Il n’est pas facile de prendre soin de soi lorsque nous sommes en dépression, car la motivation diminue tout comme l’énergie. Reprendre sa vie en main est tout un défi, mais pour s’en sortir, il faut agir, même si ça ne nous tente pas. Il faut faire des défis adaptés, bouger un minimum, manger plus sainement, dormir à des heures fixes, faire du yoga, etc.

Bref, ce n’est pas une période facile et ce n’est pas pour rien qu’il y a une hausse des taux de suicide l’automne. Si vous ou l’un de vos proches traversez une période plus sombre et que les symptômes dépressifs dépassent largement les simples «blues automnales», que cela persiste, consultez. Appelez votre médecin, le CLSC de votre région ou JEVI le cas échéant.

Lorsque le cœur ne donne plus sa lumière, il faut trouver des services qui nous emmènent un peu de soleil à tous les jours, jusqu’à ce que cette éclipse passe.